Saint-Riquier
Abbatiale
Historique : En 1731, les orgues de l'abbaye des Prémontrés de Chartreuve (Aisne) sont à vendre. Les travaux de transfert et d'installation à Saint-Riquier sont confiés au facteur Louis Labour à qui l'abbaye verse la somme de 580 louis le 30 août 1731. Ce même facteur reviendra effectuer des travaux en 1748.
L'instrument de Chartreuve comportait déjà trois claviers et un pédalier. Les traces laissées dans la partie postérieure du petit buffet montrent que les registres du positif étaient primitivement actionnés par des tirants placés derrière le dos de l'organiste. Visiblement, seuls le corps central du buffet principal avec ses trois tourelles, ainsi que le positif, relèvent de l'esthétique Louis XIV. Les ailes concaves paraissent avoir été ajoutées, sur le modèle de Saint-Omer, en 1730-1731.
Un premier relevage est exécuté en 1824 puis des réparations sont exécutées en 1835 et 1836 par les Frères Basiliens de Valloires.
Le conseil de fabrique décide, le 9 juillet 1852, de procéder à la reconstruction de l'orgue dont le devis de restauration s'élève à 4 700 francs et confie les travaux aux frères Basiliens. Les travaux comprennent la construction de deux nouveaux sommiers à registres pour le grand-orgue et le positif. Les claviers sont étendus à 54 notes, le clavier d'Écho est remplacé par un nouveau Récit expressif de 42 notes. Selon le goût de l'époque, la Fourniture et la Cymbale du grand-orgue sont supprimées et un jeu à anches libres, l'Euphone, fut installé.
À la fin du XIXe siècle, des travaux ont été exécutés par Salomon van Bever puis par Antoine Séquiès de Lille ,qui en 1925 qui met l'orgue au ton moderne par pavillonnages des tuyaux.
Après la Seconde Guerre mondiale, l'instrument a besoin d'un sérieux relevage. L'orgue est classé monument historique le 20 juin 1949. Ce n'est qu'en 1959, sur recommandation de Félix Raugel et du chanoine Manzoni, que les travaux sont confiés à la maison Roethinger de Strasbourg. Ainsi, en plus du relevage et de l'amélioration de l'alimentation en vent, l'Euphone romantique du grand-orgue est remplacée par une Fourniture de 4 rangs. Le pédalier "normalisé" à 30 notes. L'orgue est inauguré le 27 août 1961 par Antoine Reboulot.
Le buffet est classé « Monument historique » le 9 mai 1981.
En 2001, le facteur Laurent Plet est chargé d'exécuter une restauration, un retour à l'état de 1852, au coût de 460 000 euros. Les travaux sont terminés le 28 novembre 2005.
L'orgue restauré est inauguré par Philippe Lefebvre le 16 juin 2006.
Console : en fenêtre, 3 claviers de 54 notes pour le positif et le grand-orgue et 42 notes pour le récit. Chassis des claviers en bois de loupe.
Pédalier de 25 notes commençant au Fa 0 (Ravalement). Tirants de sections rondes avec porcelaines.
Expression par pédale à cuillère.
Transmissions : Mécanique tant pour les jeux que pour les notes. Double laye pour le sommier de GO une pour les fonds et une pour les anches.
Soufflerie : Une moteur alimente un réservoir à 2 plis. La soufflerie peut-être utilisée soit électriquement soit manuellement.
Tuyauterie : Une bonne partie de la tuyauterie date du XVIIème siècle (tout le positif sauf le cromorne et 5 jeux au grand-orgue), le reste est des Frères Basiliens sauf le plein-jeu de Plet, la clarinette d'occasion et les flûtes de pédale de Van Bever transformées par Plet. Tuyaux martelés pour les plus anciens.
Composition :
Positif de dos
Bourdon 8'* Prestant 4'* Nazard 2'2/3* Doublette 2* Tierce 1'3/5* Larigot 1'1/3* Cornet 3 rangs* Cymbale 4 rangs* Cromorne 8' |
Grand-orgue
Bourdon 16' Montre 8' Bourdon 8' Prestant 4'* Flûte 4'* Nazard 2'2/3* Doublette 2'* Cornet 5 rangs* Plein-jeu 5 rangs Trompette 8' Clairon 4' Clarinette 8' |
Récit expressif
Bourdon 8' Prestant 4' Cornet V Hautbois 8' (F2) Voix-humaine 16'* |
Pédale
Flûte 12' Flûte 6' Trompette 12' Clairon 6' |
Accouplement Positif/ GO. Tirasse GO, Tremblant récit, appel mixtures et anches GO en basse, dessus et tutti.
*jeux anciens
*jeux anciens
Photos : Dorian Dineur, Antoine Thomas